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Dans leur lutte contre le crime, certaines communautés autochtones au Québec cherchent à restaurer une ancienne pratique judiciaire: l’exil.
En mars 2017, le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni a expulsé de sa communauté un homme accusé de trafic de drogue. Ce dernier est banni de sa communauté jusqu’à ce qu’il reçoive sa sentence. C’est un phénomène pancanadien. Plus récemment, Bobby Cameron, chef de la Fédération des nations autochtones souveraines en Saskatchewan, a déclaré que dix Premières nations de sa province avaient expulsé certains individus de leur territoire pour des raisons similaires. La pratique, dit-il, est en train d’être adoptée partout au Canada. «Le bannissement n’est pas nouveau», dit-il sur les ondes de Radio-Canada. « Pendant des siècles, bien avant qu’un gouvernement n’ait mis le pied sur ces terres ancestrales, il y avait l’exil. » Mais la réapparition en temps moderne de cette pratique traditionnelle n’est qu’un élément d’un mouvement plus large cherchant à transformer la justice dans les communautés autochtones. Partout au pays, chefs, ainés et conseils repensent le système juridique en fonction des valeurs, des traditions et des croyances de leur peuple.
Minokin: réparer notre justice est un documentaire unique portant sur cette quête collective, telle qu’elle se vit dans les communautés du Québec.